POUCE
Chaque jour qui passe est un recommencement. Le manque.
Un questionnement. Qui suis-je ?
Un nouvel étonnement. Tu m'aimes.
Ce soir j'ai raccroché des larmes dans le coeur, sans trop savoir pourquoi. Je me suis allongée sur le canapé, sans trop savoir comment. J'ai laissé mes pensées vagabonder, sans trop savoir vers où, mais dans l'ordre tout de même. Tout va bien, aucune raison de dire le contraire. Mais au creux de moi, une pensée étrange : me connais tu ? Et une crainte refait surface, celle que tu me quittes un jour parce que tu t'apercevras que tu t'es trompée.
La distance est difficile à apprivoiser dans un quotidien. 9551 kilomètres : c'est la distance qui nous sépare. Mais par-dessus tout, combien de kilomètres d'incompréhension, de déphasage, de vies aux antipodes l'une de l'autre ?
Je me regarde aujourd'hui et je me compare à celle que j'étais il y a quatre ans. Quatre ans c'est si peu. Et pourtant... Si je me sens aujourd'hui bien plus en phase avec moi même, je ne peux m'empêcher de me demander comment je peux me sentir aussi différente aujourd'hui. Comment les gens qui me connaissaient alors font-ils pour me reconnaître encore ? Et surtout, comment être sûre que toi, tu me connais et me reconnaîtras à ton retour, lorsque nos vies reprendront enfin le même chemin ?
Toutes ces questions et bien plus encore, toutes celles que je n'arrive même pas à me formuler moi-même. Tu me manques. La vie sans toi, c'est dur, c'est chiant et c'est triste. Je me sens seule, et particulièrement nulle dans l'exercice de la distance. Mais je t'aime... Oui.