LETTRE D'AMOUR
Ne dis pas non. Mais dis moi oui. Ne reste pas dans le non-dit.
Et avant tout, laisse-moi te dire.
Te dire que tu es la plus belle chose qui me soit arrivée.
Que tu me fatigues, que je m’épuise, sans m’en soucier.
Laisse-moi te dire, laisse-moi t’écrire, que c’est toi et toi seule que je veux, que je désire. Ne dis pas non, ne t’enfuis pas. Écoute-moi, lis-moi. Oublie le reste, ce qui te retient, oublie les autres, ceux qui n’en savent rien.
Laisse-moi te dire.
Que tu donnes un sens à mes envies,
Que tu montres la voie à mon oubli.
Rappelle-toi ces instants, remontons le temps, reconnais que tu m’as aimée, que tu y as cru, que tu as espéré, dans ta jeunesse et ton insouciance. Je connais le remède contre le manque et l’absence.
Laisse-moi te dire.
Qu’en cet instant, j’ai peur pourtant.
De ton refus, de tes angoisses, de ton aveuglement.
Je connais tes appréhensions de petite fille trop négligée, qui craint de perdre ce qu’elle a, qui toujours veut ce qu’elle n’a pas. Éternelle insatisfaite, laisse-moi faire. Pour toi, je jouerai avec les mots, je réinventerai l’alphabet, et plus encore. Je forgerai mes poèmes à la lumière de tes envies, je coulerai tes pleurs dans le moule de ces lettres que j’aurai créées. Pour les enterrer, pour les oublier. Je ne veux plus te voir pleurer, je ne veux plus étreindre ta douleur chaque fois que tu es triste.
Laisse-moi te dire.
Que sans toi plus rien n’existe, qu’avec toi tout m’est possible.
Que pour toi seulement j’existe, que t’oublier m’est impossible.
Pour toi, je recueillerai les joies et les peines de l’humanité et, dans le creux de mes mains, je les déposerai à tes pieds, pour que toujours tu puisses aimer. Je ferai miennes les pensées les plus osées, je ferai tiens les désirs les plus secrets. Dans l’intimité d’instants volés, je cacherai les merveilles de mon cœur et te les dédierai, pour que toujours tu puisses m’aimer.
Laisse moi te dire.
Combien tu illumines mon âme de ta créativité,
Combien tu inondes mes sens de ta spontanéité.
J’ai tant dessiné les courbes de ton corps, j’ai tant aimé ton ombre, jusqu’à ta douleur qui est devenue mienne. Combat de tous les instants, oubli peu convaincant, j’ai tenté d’enchanter le monde de tes songes pour en extraire les bienfaits essentiels, pour pouvoir lire sur ton visage cent fois décliné le sourire du bonheur.
Laisse-moi te dire.
Que sans toi pourtant j’existe, triste et souvent presque ivre.
Qu’avec toi, dis-moi oui, au lieu d’exister je pourrais vivre,
Tourner avidement les pages de la vie, aimer ce Grand Livre